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Thème : Jacques Chessex


 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 15:55

 

 

Des avis partagés concernant Lady Hunt de Hélène Frappat (Acte Sud), roman « anglais » entre réel et fantastique qui aborde avec délicatesse la question de l'hérédité en matière de maladie dégénérative. Deux soeurs ont vu leur père tomber malade et les quitter alors qu'elles étaient enfants, elles se trouvent confrontées de nouveau à la menace qui a toujours plané sur leur santé et leur vie alors que l'une d'elle est enceinte et que l'autre est la dépositaire d'un mystérieux « don ». Certains d'entre nous ont apprécié ce roman alors que d'autres n'ont pas été séduits.

 

Même remarque pour L'échange des princesses de Chantal Thomas (Seuil, nommé pour le Goncourt) : enthousiasme de certains pour un excellent roman historique qui réussit à nous faire ressentir les sentiments des enfants aristocrates du XVIIIème siècle, le barrage de la langue entre les familles royales européennes qui vendent leurs gosses et les difficultés de ces gosses propulsés dans des mondes étrangers et soupirs des autres pour un roman trop complexe où le lecteur s'égare entre toutes ces petites têtes couronnées aux noms à rallonge.

 

En ce qui me concerne, déception pour La confrérie des moines volants de Metin Arditi (Grasset) dont les précédents livres étaient fabuleux (Loin des bras, Le Turquetto, Le prince d'orchestre). Après une première partie pleine de vivacité mettant en scène un moine lubrique qui fonde malgré lui une confrérie de moines dont la tâche est de voler des objets de culte dans les églises pour les mettre à l'abri des destructions communistes soviétiques, une seconde partie racontant la vie de l'héritier du moine, artiste français s'avère plate, sans intérêt, bobo et mollassonne. Serait-ce parce que ce livre est raté, sans le souffle et l'écriture merveilleuse de précision d'Arditi qu'Actes Sud, son éditeur habituel, ne l'a pas publié ?

 

Les Renards pâles de Yannick Haenel est encore un livre qui tombe à plat. Est-ce un livre à thèse qui veut dénoncer la misère des clochards et des immigrés ? Est-ce un livre politique qui accuse les nantis ? Un livre poétique voulant souligner la richesse de la culture africaine ou la poésie des « exclus » qui se réinventent une vie autre que métro-boulot-dodo ? Tout cela à la fois ? Là encore un livre en deux parties : la première gentiment poétique et la seconde furieusement lyrique. Les références à Samuel Beckett, les belles métaphores des sans-papiers portant des masques et faisant la révolution ne sauvent pas le livre qui mouline des clichés.

 

Nouvelle déception avec Céline Coulon et son Rire du grand blessé (Viviane Hamy). Après Le roi n'a pas sommeil, magnifique roman, Coulon s'attaque à la science-fiction avec une intrigue plutôt classique et quelques bonnes idées. En revanche, son style sobre devient inutilement alambiqué dans ce roman, la brièveté qui avait été sa force ne suffit pas ici pour développer ses idées. Le personnage principal n'est pas assez creusé sur le plan psychologique.

 

Esprit d'hiver de Laura Kasischke (Bourgois) est lui un grand roman puissant. Pas de déception pour ce nouveau livre de cet auteur jamais décevante. Suspens, personnages fouillés, construction impeccable, mots pesés, scènes agencées au millimètre, Laura Kasischke a une grande maîtrise des ambiances pesantes et malsaines, des personnages au bord de la folie prêts à partir en vrille. Il arrive souvent que dans ses livres, on relise un passage en se demandant s'il s'est bien passé ce qu'on a cru qui s'était passé ! Eh bien si... elle a vraiment fait ça !

 

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