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La prochaine réunion :

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Le : Jeudi 3 avril à 18h

  Lieu : nous contacter par courriel


lire.echanger [at] gmail.com

 

Thème : Jacques Chessex


 

Les réunions sont ouvertes à tous


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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 17:22

 

Fête du livre de Bron (suite...)


Le second entretien auquel nous avons assisté dimanche dernier à Bron est celui qui réunissait Pierre Bayard (Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ? Éditions de Minuit) et Christine Montalbetti (L’évaporation de l’oncle, Éditions P.OL.) sur le thème du récit fictionnel qui passe pour vrai.

 

Pour Pierre Bayard ce type de récit est le résultat d'une fiction collective : le public a autant envie d'y croire que le mythomane a envie de le faire croire. Parfois en toute bonne foi. Pierre Bayard cite l'exemple de Margaret Mead et son livre sur la sexualité samoane (la célèbre anthropologue aurait été induite en erreur par des informateurs bien intentionnés...). Le désir de plaire à l'autre quand on raconte est un désir d'écrivain aussi. La "vérité littéraire" est une notion qui repose sur la falsification pour rendre les choses plus vraies, pour compléter, en quelque sorte, la vérité scientifique.  

 

 

Il ne peut pas y avoir de littérature sans humour, ni décalage, ni second degré selon Bayard. Il aborde de la même manière les sciences humaines et, de ce fait, occupe une position originale : ses livres sont écrits comme des romans, avec un narrateur. Cela lui permet de travailler différentes thèses en même temps, de donner divers points de vue. Une manière différente et distanciée d'aborder des théories littéraires  que dans un essai ou une fiction.

 

Christine Montalbetti a une approche dans son dernier roman qui ressemble à ce que décrit Pierre Bayard dans son livre. Elle évoque un Japon fantasmé , connu par le biais du cinéma, des livres, de l'imaginaire davantage que par le voyage dans le pays réel : placer le lecteur dans un monde fantasmatique qui fait rêver, qu'on peut réinventer ensemble. Un Japon de conte qui fait penser à celui évoqué par Alessandro Baricco dans Soie que nous avons lu récemment dans le cadre de nos réunions Lire & Echanger. Comme dans Western, un de ses précédents romans, elle mêle les lieux réels et les lieux réinventés avec bonheur.

 

 

Autre article sur le même sujet :

Fête du livre de Bron 2012 : de l'eau à notre moulin

 


 


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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 15:23

 

 

 

 

"Que ce soit au niveau intime – identité, origines, famille – ou dans une démarche tournée vers le monde – histoire, société, fait divers, politique – la littérature est plus que jamais en prise avec le réel.

Pour tenter de capter ces fragments de « vérité » dans l’objet littéraire, les écrivains entremêlent les genres – romans, récits, témoignages, enquêtes, biographies – et se jouent des frontières entre le vrai et le faux, l’invention et la réalité.

Cette double particularité – écriture du réel et mélange des genres - pose de nombreuses questions sur le pouvoir de la littérature et le rôle de l’écrivain qui seront explorées avec une cinquantaine d’écrivains autour d’une thématique, un fil rouge tendu entre le réel et sa représentation : « Ceci n’est pas une histoire vraie »."

 

 

 

La thématique de la Fête du livre de Bron peut être déroutante. Ce que nous voulons après tout, nous, lecteurs, ce sont des histoires, des fictions qui sont vraisemblables. Là on essaie de nous embrouiller avec des histoires issues de faits réels mais qui ne sont pas vraies !

 

 

 

L'échange entre Morgan Sportès et Alain-Julien Rudefoucauld nous a particulièrement intéressés car il coïncidait avec le thème de la discussion que nous avions eu en janvier. Les deux écrivains nous ont donné du grain à moudre pour longtemps encore ! Pas facile de restituer la pensée attrapée tant bien que mal au cours d'une conversation très dense mais je me lance...

 

Pour l'auteur de Tout, tout de suite (éditions Fayard) qui s'est inspiré de l'affaire du meurtre de Ilan Halimi en 2006 par le « gang des barbares », le « conte de faits » est une forme de « la réalité vue dans un roman ». Drôle de mélange ! La réalité peut-elle être narrée dans une fiction ? Réalité / fiction : ces deux mots ne s'opposent-ils pas ? Morgan Sportès pose alors la question : « qu'est-ce que la réalité ? » et fait référence, pour y répondre, à la manière dont J.L. Godard considère le montage de films. Pour le cinéaste, le montage est totalement subjectif car les faits, les images enregistrées, peuvent être montés et interprétés de manière subjective par autant d'individus différents. Pour M. Sportès l'objectivité n'existe pas. Le travail romanesque réside, dans ces conditions, non pas à raconter des faits mais à les mettre en scène. « Le vrai travail romanesque, c'est la construction. »

 

Pour Alain-Julien Rudefoucauld, auteur du Dernier contingent (Editions Tristram) le réel c'est « ce qui ne peut pas être dit » (par exemple une très grande douleur) et la fiction c'est une élaboration, une « rêverie », un état particulier de conscience. La réalité, elle, est définie par le romancier comme étant « ce dont nous sommes témoins ». A partir de là, les personnages de roman sont imaginaires, issus de la rêverie de l'auteur mais traversés par des éléments de réel connus de l'auteur. Les personnages sont des éléments de fable, laquelle doit être acceptable, c'est à dire entrer dans la théorie des possibles.

 

Quel est le rapport avec notre thème de départ à « Lire & Echanger » à savoir l'autofiction, l'écriture du moi ? La question du rapport à la réalité (quelle réalité ? Quelle objectivité ?), qu'elle soit celle d'un fait-divers ou la sienne, celle de celui qui écrit, et la manière dont la littérature peut mettre en mot cette réalité.

 

Petite remarque pour conclure : les questions du public n'ont pas porté sur la création littéraire, sur le rapport réalité/fiction, mais sur la partie de la discussion entre les auteurs qui abordait la thématique de l'adolescence et de la violence juvénile, des questions sociales et psychologiques. Etrange pour un salon sur la littérature...

 

 

Autre article sur le même sujet :


Des géographies réinventées à la Fête du livre de Bron

 


 


 


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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 09:16

 

 

  26-fete-du-livre-de-bron

 

 

Comme nous réfléchirons le 5 janvier 2012 sur les questions de l'autofiction, de l'écriture du moi, le thème abordé cette année par la Fête du Livre de Bron  nous intéresse particulièrement.  

 

C'est pourquoi il est fort probable que Lire & Echanger se déplace vers Bron le 4 mars...

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà le thème tel qu'il est posé par les organisateurs de la Fête du Livre 2012 :


26/ 

 

"Que ce soit au niveau intime – identité, origines, famille – ou dans une démarche tournée vers le monde – histoire, société, fait divers, politique – la littérature est plus que jamais en prise avec le réel.

Pour tenter de capter ces fragments de « vérité » dans l’objet littéraire, les écrivains entremêlent les genres – romans, récits, témoignages, enquêtes, biographies – et se jouent des frontières entre le vrai et le faux, l’invention et la réalité.

Cette double particularité – écriture du réel et mélange des genres - pose de nombreuses questions sur le pouvoir de la littérature et le rôle de l’écrivain qui seront explorées avec une cinquantaine d’écrivains autour d’une thématique, un fil rouge tendu entre le réel et sa représentation : « Ceci n’est pas une histoire vraie »."

 

 


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