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Thème : Jacques Chessex


 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 16:05

 

 

Par le biais du roman Le Miroir de Cassandre et d'une nouvelle intitulée La Montre karmique, nous avons tenté de cerner ce qui fait le style et l'écriture de Bernard Werber et par là ce qui fait aussi son succès.


Nombreux à avoir lu et apprécié Les Fourmis il y a quelques années (un ton nouveau, une habile alternance entre fiction et données scientifiques, un univers étonnant), nous sommes nettement moins nombreux(ses) à avoir adhéré aux romans et nouvelles qui ont suivi. En dépit de ses idées originales voire passionnantes, Werber semble s'ingénier à saboter son travail à grands coups de dictionnaire des synonymes

 

On ne lui reprochera ni ses phrases courtes, ni son vocabulaire simplifié, après tout pourquoi pas ? En revanche l'usage scolaire du synonyme pour éviter les répétitions alourdit son style et confine parfois à l'absurde : "Il mordit à pleines dents dans l'aliment" pour éviter de redire "sandwich-merguez", franchement vous voyez souvent des gens mordre à pleines dents dans l'aliment, vous ? Une autre ? Allez je l'ai déjà citée en réunion cette phrase mais je ne résiste pas : "Des marchands de friandises circulaient pour solliciter les spectateurs par leurs orifices buccaux après les avoir sollicité par leurs orifices oculaires." Phrase ridicule comportant en prime une faute de grammaire dont on dira qu'il s'agit d'une coquille.

 

Werber construit des univers, dessine des beaux personnages attachants qu'on aime à suivre mais hélas il cède un peu trop à la facilité, au cliché et à une vision du monde simplifiée et manichéenne. Peut-être se repose-t-il un peu trop sur ce qui a fait son succès et a-t-il du mal à se renouveler ? A-t-il toujours autant de fans et de lecteurs à part en Corée où apparemment ses romans font toujours un tabac ? Il semble en tout cas en bibliothèque publique que ses romans n'intéressent plus énormément les lecteurs... Comment sera accueilli son prochain roman et cela vaudra-t-il le coup de l'ouvrir ?

 


 
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commentaires

H
Ouvrez bien vos "orifices oculaires" toutes les 2.<br /> Je ne suis pas fan de B.Werber mais j'ai été "mordue à pleines dents" et au coeur, par vos commentaires cassants sur Cassandre (du Miroir). Et si justement, Bernard Werber ne devait pas être<br /> approché par le style, l'écriture et la lexologie. Pourquoi le "Miroir de Cassandre" ne pourrait-il pas être un vecteur de connaissance qui amènerait peut-être ceux qui ne lisent pas encore trop<br /> vers les oeuvres "fondamentales" et sur des chemins de recherche personnelle par le livre ?<br /> Chaque humain est intrigué par son futur. "Le miroir de Cassandre" nous dit qu'il n'y a pas de destin inexorable et qu'il est possible de parvenir à la connaissance de soi, au retour à soi par des<br /> voies accessibles à tous, à découvrir sans nécessairement tomber sous le pouvoir de devins, astrologues et diseurs de bonne aventure. Pas la peine de se taillander la main à coups de couteau comme<br /> Cassandre pour changer sa destinée. Qui cherche, trouve. Dans "Le miroir de Cassandre, j'apprécie aussi un thème utile pour les parents que nous sommes ou que nous deviendrons. Un enfant peut être<br /> abusivement exploité par ses parents qui s'occupent plus de leur désir à eux que de celui de l'enfant. En voulant à toute force ranger un enfant dans une catégorie (le très tendance "sur-doué"<br /> actuel mais aussi "en échec")on le "plombe" définitivement. Les mots tuent comme certaines bonnes intentions.<br /> Dans "le Miroir de Cassandre", on lit quelques évidences qui sont des rappels de santé : même si on développe le cerveau droit, on ne peut pas faire l'économie du cerveau gauche. L'éducation doit<br /> former un être global et non des boîteux tout rationnels ou tout rêves.<br /> Enfin, si un jour prochain,la planète entière se transforme en décharge publique (cf. Anthropocène), nous serons très inspirés de relire "Le Miroir de Cassandre" ou d'aller voir, tout près de chez<br /> nous, et sans forcément partir, en touristes solidaires, dans une favella sud-américaine, comment on peut se débrouiller, dans des conditions de pauvreté extrêmes, pour garder le moral et sa bonne<br /> humeur.
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N
<br /> <br /> Mais non, on n'est pas cassant ! En réalité, on a été plutôt... indulgent. Je reconnais volontiers que Werber est inventif, intéressant, apporte un regard neuf et original sur bien des sujets<br /> sociaux et humains fondamentaux, mais il n'en reste pas moins que son style est faible.<br /> <br /> <br /> Tu dis que même si on développe le cerveau droit, on ne peut pas faire l'économie du cerveau gauche, je reprends cette idée pour te répondre que si on développe des bonnes idées, on ne peut pas<br /> faire l'économie d'un travail d'écriture pour les transmettre. Les deux vont de pair dans un livre. Il faut travailler pour trouver un bel équilibre entre le contenu et le contenant, le contenant<br /> chez Bernard Werber n'est pas bien joli même si le contenu est riche et c'est bien dommage.<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> <br />
M
Merci Nathalie de nous avoir enlevé une belle épine du pied!!! Eh oui avec Les fourmis ça passait mais trop c'est trop et j'attends toujours les amateurs de Werber pour m'expliquer pourquoi ce<br /> fervent de lexicologie présente de l'intérêt aujourd'hui.
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