Par le biais du roman Le Miroir de Cassandre et d'une nouvelle intitulée La Montre karmique, nous avons tenté de cerner ce qui fait le style et l'écriture de Bernard Werber et par là ce qui fait aussi son succès.
Nombreux à avoir lu et apprécié Les Fourmis il y a quelques années (un ton nouveau, une habile alternance entre fiction et données scientifiques, un univers étonnant), nous sommes nettement moins nombreux(ses) à avoir adhéré aux romans et nouvelles qui ont suivi. En dépit de ses idées originales voire passionnantes, Werber semble s'ingénier à saboter son travail à grands coups de dictionnaire des synonymes
On ne lui reprochera ni ses phrases courtes, ni son vocabulaire simplifié, après tout pourquoi pas ? En revanche l'usage scolaire du synonyme pour éviter les répétitions alourdit son style et confine parfois à l'absurde : "Il mordit à pleines dents dans l'aliment" pour éviter de redire "sandwich-merguez", franchement vous voyez souvent des gens mordre à pleines dents dans l'aliment, vous ? Une autre ? Allez je l'ai déjà citée en réunion cette phrase mais je ne résiste pas : "Des marchands de friandises circulaient pour solliciter les spectateurs par leurs orifices buccaux après les avoir sollicité par leurs orifices oculaires." Phrase ridicule comportant en prime une faute de grammaire dont on dira qu'il s'agit d'une coquille.
Werber construit des univers, dessine des beaux personnages attachants qu'on aime à suivre mais hélas il cède un peu trop à la facilité, au cliché et à une vision du monde simplifiée et manichéenne. Peut-être se repose-t-il un peu trop sur ce qui a fait son succès et a-t-il du mal à se renouveler ? A-t-il toujours autant de fans et de lecteurs à part en Corée où apparemment ses romans font toujours un tabac ? Il semble en tout cas en bibliothèque publique que ses romans n'intéressent plus énormément les lecteurs... Comment sera accueilli son prochain roman et cela vaudra-t-il le coup de l'ouvrir ?
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